Le super pouvoir de l'abnégation

Le super pouvoir de l'abnégation
NOS SUPER POUVOIRS #10 Continuons la découverte de nos supers pouvoirs, les trésors de notre humanité. Ils sont au cœur de nos vies, mais nous les avons trop souvent oubliés

Le dirigeant d’entreprise que je suis, passe ces jours-ci par des états intérieurs d’une grande variabilité. Il faut faire face à des informations contradictoires, des fournisseurs qui abusent de leur position dominante avec qui il faut se battre, des clients qui disparaissent, des salariés aux situations diverses et plus ou moins engagés et bien d’autres préoccupations encore.

Je suis également comme les paysans en hiver, qui n’ayant plus de travaux aux champs, en profitent pour mettre de l’ordre dans leurs affaires et effectuer des tâches de fond. Cela prend un temps considérable et avance à pas de tortue. Chemin faisant, les sollicitations diverses pleuvent, vous arrêtant dans votre travail. En bon « chef », vous devez être disponible pour vos équipes, vos quelques clients, vos fournisseurs, vos associés, les administrations diverses, vos dossiers en cours, vos projets, votre épouse, vos enfants, et autres membres de la famille, sans parler de vos amis. Poser le crayon, le reprendre, le reposer, le reprendre. J’ai le sentiment de faire du rodéo où le veau symbolise les déconvenues et le cavalier ma personne ! Pas très confort la situation …

Nous voici au cœur de l’abnégation. Je m’accroche à cette vertu déjà vantée par Maître Eckhart au XIIIème siècle : « Une sincère et complète abnégation est une vertu préférable à toutes les vertus. Aucune oeuvre d'importance ne peut être faite sans elle ».

De fait, celle-ci me parait bien nécessaire dans le monde des affaires pour construire avec les autres des relations de qualité. Elle nous ramène à de nombreux points essentiels de la direction d’une entreprise.

Ainsi l’abnégation fait partie d’une série de principes d’action applicables à toutes gouvernances :

« Pour assurer la saine gestion, l’administrateur doit, dans l’exercice de ses fonctions, subordonner ses intérêts et se dévouer à la sauvegarde du patrimoine de l’organisation », rappelle l’Institut Canadien de Saine Gestion. Ceci renvoie, accessoirement, à la notion du Bien commun promu par la Doctrine sociale de l’Eglise Catholique.

On voit directement l’application de ce principe à au moins deux champs : le rapport au temps de travail et le plan économique. Sur le temps de travail, le dirigeant "massacre" allégrement soirées, samedis et vacances pour la sauvegarde de l'entreprise. On est bien loin des 35H00 ! Heureusement le dirigeant peut souvent compter sur l'engagement de certains de ses cadres, alors que d'autres salariés appliquent scrupuleusement leurs heures. Sur le plan économique, là aussi le principe d'abnégation joue à plein, notamment sur le salaire diminué drastiquement pour un bon nombre de mes collègues chef d’entreprise.

Un autre principe lié à l’abnégation joue particulièrement en cette période de faillite annoncée de nombreuses sociétés : « L’administrateur ne peut user de son autorité de façon à s’attribuer un avantage personnel ». En effet, la tentation de se « sauver avec la caisse » (ou tout au moins le peu qu’il en reste...) peut-être grande …

Alors chers amis Dirigeants pour entretenir cette abnégation, il ne nous reste qu’une chose à faire, nous accrocher à la parole de Sainte Thérèse de Lisieux : « oublie-toi toi-même » afin de rester dans la joie de l'oeuvre accomplie avec ses équipes !

Jacques de Scorraille

 

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